Hymne à la terre-Hymne à la mère

Inconsciemment (pour la plupart en tout cas) notre rapport à la terre parle de notre rapport à la mère.

Je dédicace ce texte à la terre et à toutes les mères.

Terre, peut importe tes blessures, tu reste ma mère, tu reste magnifique. Je regarde tes cratères quand d’autres y voient des trous; je regarde tes montagnes enneigés quand d’autres y voient des obstacles à modeler; je regarde les carrières profondes comme autant de viols que tu subis quand d’autres y voient de l’or et des rubis. Au delà de tout ça je vois que tu reste parfaite.

Mère, tu porte trop de chose sur tes épaules, parfois sans savoir quoi en faire alors que ton rôle n’est pas de porter le monde mais de l’amener à grandir.

Mère, je regarde tes cicatrices comme autant de combat que tu a enduré et pourtant tu soigne encore les blessures des autres quand toi même tu es au bout du rouleau.

Terre, nous devons apprendre à composer avec toi mais des enfants se prennent encore pour les rois, les rois de la terre…qui jouent avec leurs gros camions, qui t’imposent de répondre à leurs besoins capricieux, fruits de leurs insécurités, quand tu leur cri : « Tu es sensé devenir adulte et responsable mon fil, je ne suis pas ta possession, reprend tes esprits! »

Mère, tu dis souvent que quand tes enfants seront grands, tu pourra penser à toi, mais tu peux le faire maintenant, personne n’a le droit de t’accuser de ça. Et si certains(es) de manières subtiles t’accusent de répondre à tes besoins, de t’aimer aussi, n’oublie pas que comme le feu de la terre, tu a le pouvoir de les rendre à la raison. Tu me dira que tu ne sais pas comment faire, habituée à répondre aux besoins des autres, je répondrais que tout s’apprend et que la peur du rejet n’est plus une option pour toi.

Ose réveiller tes volcans, ose lever tes océans, ose souffler tes tempêtes, ose gronder au cœur de tes entrailles, que l’on t’entende enfin!

Dans l’accueil,

Élise